Dénonciations en ligne contre Alex Douville : pas d’anonymat pour une victime alléguée
Radio-Canada
Une personne qui a dénoncé en ligne l'humoriste Alex Douville pour des allégations d'agression sexuelle n'a pas le droit à l'anonymat dans la poursuite en dommages intentée par l'artiste, conclut la Cour supérieure.
Depuis le 9 juin dernier, Alex Douville poursuit en diffamation trois internautes qui l'ont dénoncé sur les réseaux sociaux en le désignant comme un prédateur sexuel dans la foulée du mouvement #MoiAussi. Il réclame 120 000 $ à Janie Côté, Sébastien St-Germain et Mélodie Danis.
Ces publications sont survenues lors de la vague de dénonciations de l'été 2020, où les allégations d'inconduite sexuelle anonymes se sont multipliées sur des pages comme Dis Son Nom (DSNDis Son Nom).
Janie Côté a échoué à convaincre la Cour supérieure de protéger son identité dans les procédures judiciaires intentées par l’humoriste.
Les propos qu'Alex Douville lui attribue le dépeignent en pervers sexuel, en harceleur et en abuseur. L'atteinte à sa réputation serait telle, qu'il a dû annuler des spectacles prévus à l'automne 2020, perdu des revenus, coupé les liens avec des amis et des professionnels en plus de réorienter sa carrière.
Le tribunal n'a pas retenu les arguments de Janie Côté, qui affirmait qu'il y aurait un préjudice irréparable sur sa santé, si son nom était publié dans les procédures judiciaires intentées par l'auteur humoristique.
Janie Côté soutient avoir été victime d’agressions sexuelles de la part d’Alex Douville en 2015 et 2016, causant un impact dévastateur sur sa vie, incluant dépression et anxiété. Sa participation aux débats judiciaires serait plus ardue si elle entraînait de la médiatisation, disait Janie Côté. Bien que ses craintes touchent des sujets importants, elles demeurent de simples affirmations, estime le juge Daniel Urbas.