Début des plaidoiries pour les coaccusés des attentats du 13 novembre 2015 à Paris
TVA Nouvelles
Au procès des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et en banlieue, les avocats de Salah Abdeslam et de ses coaccusés ont commencé à plaider lundi et pour deux semaines devant la cour d'assises spéciale de Paris.
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Vendredi, l'accusation a requis la réclusion criminelle à perpétuité incompressible à l'encontre de Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis.
Contre ses 19 co-accusés, les trois avocats généraux ont demandé des peines allant de cinq ans de prison à la perpétuité. Parmi eux, six hommes, dont cinq hauts cadres de l'État islamique présumés morts en Syrie, sont jugés en leur absence.
La première à «ouvrir le bal» des plaidoiries de la défense comme elle le dit elle-même, est Marie Dosé, avocate d'Ali Oulkadi.
C'est contre lui que le parquet national antiterroriste a requis la peine la plus basse. Le Français de 37 ans, qui comparaît libre comme deux autres accusés, est jugé pour avoir aidé Salah Abdeslam au début de sa cavale en Belgique, en le conduisant d'un quartier de Bruxelles à un autre, où se trouvait une planque de la cellule jihadiste.
«On a eu peur que ce procès qui épuise les superlatifs ne se transforme en immense commission parlementaire, que cette enceinte ne soit plus qu'un espace de parole où la vertu thérapeutique l'emporterait», souligne Marie Dosé, qui rappelle avoir dénoncé «la place outrancière» donnée aux parties civiles lors du procès des attentats de janvier 2015.
Si les apprentissages tirés de ce procès ont rendu celui du 13 novembre 2015 plus «équitable», dit-elle, «l'outrance» y a parfois trouvé sa place: «Combien de fois avons-nous entendu "les accusés", "les terroristes", "ils sont", "ils se sont comportés comme" ... tous dans le même sac! Ça prend deux secondes l'individualisation», s'emporte l'avocate.