Crise en Ukraine : au front de la cyberguerre
Radio-Canada
Des sites Internet militaires ukrainiens paralysés, d'autres, de ministères, devenus hors service, deux banques publiques forcées à l’arrêt, l’Ukraine a de nouveau été la cible d’importantes cyberattaques mardi.
Le Centre national pour les communications stratégiques et la sécurité de l’information a montré du doigt l’agresseur. L’agresseur, c’est le nom que l’on donne à la Russie ici. L’Ukraine se dit aux premières lignes d’une guerre qui a commencé bien avant celle que redoutent toutes les capitales du monde, en retenant leur souffle, ces derniers temps.
Dans une grande salle de gestion de crise, un écran géant domine. On y voit une immense carte interactive de la planète. Des pays s’illuminent, clignotent, tandis que de grands traits bleus les relient les uns aux autres. La carte illustre les cyberattaques qui se produisent à l’instant T, en temps réel.
Dans la pièce sombre qui sent encore la peinture neuve, l’Ukraine semble être au centre du monde.
« Nous sommes le laboratoire de la Russie pour les cyberagressions. »
Ici, on surveille tout ce qui se passe. Des dizaines, voire des centaines de milliers d’attaques sont détectées tous les jours. Mais toutes n’ont pas les mêmes conséquences.
[Les attaques] se produisent de façon régulière et elles deviennent de plus en plus difficiles et critiques. Elles sont ciblées. En fait, depuis la fin d'octobre, ces cyberattaques sont devenues plus graves et nous comprenons bien pourquoi, souligne Natalia Tkachuk, cheffe de la Sécurité de l’information au Centre national de coordination de la cybersécurité.
Au moment où l’on craint une invasion de l’Ukraine par les troupes russes massées à ses frontières, les blindés et les lance-missiles ne sont pas le seul arsenal déployé dont il faille se préoccuper, soutient la directrice du centre.
Les cyberattaques, la désinformation et les campagnes de déstabilisation sont autant d’agressions commises par la Russie qui pourraient bien être le front occulté d’une guerre qui a déjà cours depuis 2014, l'année de la révolution du Maïdan et de l'annexion de la Crimée.