Colère et manifestations des militants en faveur du droit à l’avortement aux États-Unis
Radio-Canada
Après le choc, les partisans du droit à l'avortement se mobilisaient samedi aux États-Unis pour une deuxième journée de manifestations contre la décision de la Cour suprême de pulvériser ce que beaucoup pensaient être un acquis.
Des dizaines de personnes se sont rassemblées en milieu de journée devant la Cour suprême, à Washington, et des protestations sont prévues dans tout le pays, notamment dans les États qui ont profité de l'arrêt de la plus haute cour pour bannir immédiatement les interruptions de grossesse sur leur sol.
Alors que les cliniques du Missouri, du Dakota du Sud ou de la Géorgie fermaient leurs portes les unes après les autres, des États démocrates, comme la Californie ou New York, se sont engagés à défendre l'accès aux interruptions volontaires de grossesse (IVG) sur leur sol.
Cette révolution a été déclenchée par la décision de la Cour suprême de révoquer son arrêt emblématique Roe v. Wade qui, depuis 1973, garantissait le droit des Américaines à avorter, la majorité de ses juges l'estimant aujourd'hui totalement infondé.
Le président Joe Biden, qui a aussitôt dénoncé une erreur tragique, a dit samedi, avant de s'envoler pour l'Europe, savoir à quel point cette décision est douloureuse et dévastatrice pour beaucoup d'Américains.
Vendredi, le président avait appelé les Américains à défendre le droit à l'avortement lors des élections de mi-mandat en novembre prochain.
Dans le Missouri, où l'avortement a immédiatement été interdit, y compris en cas de viol ou d'inceste, les manifestants se sont rassemblés à Saint-Louis, devant la dernière clinique d'avortement de l'État.
Avant Roe c. Wade, les femmes mouraient pendant un avortement, a rappelé Pamela Lukehart, une manifestante de 68 ans. Nous avons essayé de protéger les droits des femmes, les vies des femmes, et maintenant, on nous les retire.
Les défenseurs du droit à l'avortement craignent aussi que la Cour suprême, forte d'une nette majorité conservatrice, ne revienne sur d'autres droits comme le mariage pour tous ou la contraception.