Chrétien et Mulroney appelés en renfort pour fouetter les troupes
Radio-Canada
L’ex-premier ministre libéral Jean Chrétien, à 87 ans, monte sur la scène à Brampton pour prêter main-forte à Justin Trudeau. L’ancien premier ministre conservateur Brian Mulroney, à 82 ans, partage la scène à Orford pour soutenir Erin O’Toole.
Malgré le slogan Avançons ensemble des libéraux, et Agir pour l’avenir des conservateurs, les partis se tournent vers le passé pour stimuler leur campagne.
En ramenant à la mémoire leurs moments de gloire du passé, les partis ne visent pas nécessairement à gagner le cœur des indécis, mais plutôt à motiver les troupes, et, peut-être, à attirer de nouveaux bénévoles, dans une fin de course où chaque vote compte.
L’ex-premier ministre Mulroney en avait long à dire sur Erin O’Toole. Tellement qu’il a été interrompu à deux reprises par la chanson de campagne des conservateurs, l’équipe technique croyant que M. Mulroney avait terminé son discours.
Je suis Irlandais, Erin aussi. Je suis devenu avocat, Erin aussi. Je suis devenu chef conservateur, Erin aussi. Je suis devenu premier ministre du Canada et, lundi, Erin le sera aussi.
Avoir Brian Mulroney chanter ses louanges, c’est une tentative pour Erin O’Toole de démontrer que son virage vers le centre est bien réel. Partager la scène avec le dernier premier ministre progressiste-conservateur, le dernier bleu qui a remporté une majorité de sièges au Québec, celui qui s’est battu contre les pluies acides, ne peut pas nuire pour redorer le blason conservateur au Québec.
L’arme est cependant à double tranchant. Même si Brian Mulroney avait raflé presque tous les sièges des Prairies et de l'Alberta en 1984, le style de gouvernement qu’il menait à l’époque ne fait plus l’unanimité dans ces provinces. Jean Charest l’a appris à ses dépens quand il a brièvement jonglé avec l’idée de remplacer Andrew Scheer l’an dernier. Il en était venu à la conclusion que le parti avait beaucoup changé depuis 1998 et ne correspondait plus à ses valeurs.