Blocage du pont Ambassador : Queen’s Park était prêt à rencontrer les manifestants
Radio-Canada
L'ancienne solliciteure générale de l'Ontario Sylvia Jones a proposé sans succès aux contestataires qui bloquaient le pont Ambassador de rencontrer des représentants de son gouvernement en échange de leur départ immédiat, la veille du lancement de l'opération policière qui a permis le démantèlement des barricades.
Devant la Commission d'enquête sur l'état d'urgence, la superintendante Dana Earley, de la Police provinciale de l'Ontario (PPO), a raconté mardi matin qu'une lettre signée par la ministre en personne avait été distribuée aux manifestants le 11 février au soir, alors que l'ambiance était à la fête.
Or, tôt le lendemain matin, bien peu de protestataires avaient accepté de quitter les lieux, a témoigné l'officière. Il est très décevant que la lettre ait eu si peu d'effet, même si j'ai apprécié tous les efforts déployés pour l'obtenir, a-t-elle confié.
La situation était d'autant plus désolante que l'idée de libérer le pont en échange d'une rencontre avec le gouvernement avait été évoquée en premier par un homme s'étant présenté aux équipes de liaisons policières comme l'un des représentants des manifestants, un dénommé Jake Neufeld.
Or, les protestataires étaient loin de former un groupe uni et structuré, et les policiers ont eu beaucoup de mal à entretenir des relations cohérentes avec eux pendant l'occupation, qui a duré du 7 au 13 février, a expliqué la superintendante Earley, mardi.
L'opération de démantèlement s'est finalement mise en branle le 12 février, débouchant sur des dizaines d'arrestations.
Dans son entrevue avec les avocats de la Commission ayant précédé son témoignage, la superintendante Earley a aussi confirmé les dires du maire de Windsor, Drew Dilkens, qui a déclaré lundi que des contre-manifestants potentiels ont eu l'intention à un certain moment d'intervenir et de démanteler eux-mêmes les barricades.
Ces contre-manifestants faisaient partie de la section locale du syndicat des travailleurs de l'automobile, Unifor, apprend-on dans le compte rendu de l'entretien.
Leur président, David Cassidy, avait affirmé qu'il avait parlé au premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, et qu'il était prêt à amener des travailleurs de l'automobile sur les lieux du blocage pour évacuer de forces les manifestants au plus tard le lundi 14 février, si la police n'avait pas dégagé le blocage d'ici là, peut-on lire.