Bay du Nord : T.-N.-L. songe encore à devenir actionnaire
Radio-Canada
Le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador ne ferme toujours pas la porte à devenir actionnaire dans le projet Bay du Nord. La nouvelle plateforme pétrolière pourrait produire un demi-milliard de barils de brut.
Oui, [devenir actionnaire dans le projet Bay du Nord] est encore une possibilité, mais nous n'avons pas encore pris de décision, a affirmé lundi au micro de Radio-Canada le ministre provincial de l’Énergie, Andrew Parsons, au moment où une délégation provinciale se dirigeait vers le sommet de la COP27 sur le climat.
Quand l’ancien premier ministre Dwight Ball et la pétrolière norvégienne Equinor ont annoncé le projet Bay du Nord, en 2018, la province devait acheter 10 % des parts du projet. L’achat n’a jamais été finalisé, mais demeure une possibilité bien réelle, selon M. Parsons.
Approuvé par Ottawa en avril dernier, le projet se situerait à 500 km à l’est de Terre-Neuve dans des eaux à 1200 m de profondeur. Il pourrait représenter des milliards de dollars en redevances pour la province et des milliers d’emplois, mais aussi des dizaines de millions de tonnes de GES.
Le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador estime que l’extraction du brut léger de Bay du Nord produirait relativement moins d’émissions et que le pétrole serait donc plus propre. Il en fera l'argument à la COP27, le rassemblement onusien sur les changements climatiques, en Égypte, où le ministre provincial de l'Environnement participera à une discussion sur l'avenir des océans, mardi.
Plusieurs scientifiques et groupes écologistes critiquent ce discours, en notant que 85 % de la pollution est produite au moment où il est brûlé.
C’est de l’écoblanchiment. On fait par exprès pour ne pas calculer toutes les émissions du projet, affirme Brynna Kagawa-Visentin, directrice de la Fondation Sierra Club Canada. Investir directement dans ce projet serait une très mauvaise idée.
Le gouvernement est déjà actionnaire dans trois autres projets pétroliers : la plate-forme Hebron (4,9 %), et les projets d’expansion Hibernia South (10 %) et West White Rose (5 %).
Un rapport indépendant sur la restructuration des finances publiques, publié il y a deux ans, avait souligné qu’une petite province comme Terre-Neuve-et-Labrador ne devrait pas être propriétaire d'installations de production pétrolière. Ce n'est pas une fonction essentielle du gouvernement.