Aysanabee, étoile filante folk-rock en pleine ascension
Radio-Canada
Son tout premier album est sorti il y a moins d’un an, et déjà, Aysanabee est partout. Les récompenses de l’industrie musicale s’enchaînent crescendo, tout comme les grands concerts en plein air. Portrait d’une voix qui vous saisit par sa profondeur, avec cette douleur en soubassement qui n’a pas peur de ressusciter l’histoire des pensionnats.
Preuve tangible de sa popularité, l’artiste oji-cri se produira au spectacle national de la fête du Canada, le 1er juillet. Et ouvrira la ronde des concerts du festival Osheaga le même jour que Kendrick Lamar, où 50 000 spectateurs sont attendus, le 6 août.
C’est son jeu, sa musique, la sensation [qu’il procure sur scène] qui ont tapé dans l'œil et l’oreille de Patrick Guay, l’un des promoteurs d’evenko chargé de dénicher les artistes à programmer : J'écoute sa musique depuis ses débuts, et je n'ai jamais été déçu, j'ai toujours ressenti quelque chose d'incroyable. Parole d'expert.
Le recruteur a vu juste : Aysanabee a récemment été sélectionné sur la longue liste des prestigieux Prix de musique Polaris. Au Solstice d’été pour la musique autochtone (SEMA), il a raflé trois récompenses. Sa tournée a été honorée à la Semaine de la musique canadienne, où il a reçu un énième prix.
Toutes ces marques de reconnaissance sont tombées en juin, comme si une bonne étoile avait soudainement accéléré sa trajectoire artistique… quelques semaines après le décès de son grand-père adoré.
On comprend que l’aïeul, survivant de pensionnat, a eu une influence majeure dans la vie de son petit-fils. Né dans la Première Nation de Sandy Lake, dans le nord-ouest de l’Ontario, Aysanabee, de son vrai nom Evan Pang, déménage au Manitoba à l’âge de quatre ans avec son grand-père, avant de redéménager encore près de Thunder Bay.
À Toronto, il suit des études en journalisme et tente d’obtenir un stage à CBC, en vain. J’étais trop nerveux, se souvient-il. CTV lui donnera sa chance. Il y restera jusqu’en mars, jusqu’à ce que la musique prenne le pas sur le reste.
J'ai fait de la musique et du journalisme en même temps pendant presque huit mois et je n'ai pas beaucoup dormi, raconte-t-il. J'ai fini par utiliser tous mes jours de vacances, mais vous savez, je ne pouvais pas ensuite me faire porter pâle et monter sur scène en même temps!
En 2021, il signe avec sa maison de disques Ishkōdé Records, gérée par deux musiciennes autochtones, ShoShona Kish et Amanda Rheaume.