Avis de faire bouillir l’eau à Shawinigan : impasse entre la Ville et la Santé publique
Radio-Canada
La Ville de Shawinigan se voit dans l’obligation de maintenir l’avis d'ébullition préventif qui touche 30 000 citoyens depuis le 2 décembre. La Santé publique n’aurait pas été convaincue par les tests réalisés par la municipalité qui prétend que la qualité d’eau est similaire à ce qu’elle était en décembre 2019.
Oui, on est déçu de la décision du département de Santé publique, je ne vous le cache pas, lance d’emblée le maire de Shawinigan, Michel Angers, en conférence de presse par vidéoconférence mercredi.
La Ville indique avoir procédé dans les deux dernières semaines à des vérifications de l’eau maintenant filtrée par un poste de chloration après la fermeture de l’usine du Lac à la Pêche.
« Je veux bien prendre la part de responsabilité qui me revient, mais mon équipe me dit qu’on a une eau de qualité comparable à celle qu’on avait avant. Alors chose certaine, nous on a fait nos devoirs, on a fait exactement ce qu’on voulait, les tests ont été envoyés hier. »
Cependant, l’eau alimentée, comme celle qui l’était en 2019 avant le démarrage de la nouvelle usine de traitement d’eau, contient un taux trop élevé de THM, une substance chimique potentiellement dangereuse pour la santé. Selon le site internet du gouvernement du Québec, une exposition prolongée à une concentration élevée dans l’eau pourrait faire légèrement augmenter le risque de certains cancers.
Du côté de la Santé publique, on indique que selon les paramètres actuels, il y a des risques pour la santé de la population à consommer l'eau venant du robinet.
On précise également que la Santé publique a demandé à la Ville de Shawinigan de lui fournir différents scénarios qui permettraient de lever l’avis d’ébullition, mais qu’à ce jour aucune alternative suffisante pour réévaluer la situation n’a été mise de l’avant.
Le maire de Shawinigan appelle à davantage de collaboration de la part de la Santé publique et du ministère de l’Environnement. La Santé publique ne nous dit rien, affirme-t-il.
L’usine a arrêté de fonctionner et les mesures alternatives que nos experts vont nous proposer risquent de prendre passablement de temps, indique cependant Michel Angers. Je vois difficilement comment on peut demander un avis d'ébullition pendant des mois à l’ensemble de nos 30 000 citoyens.