Aux Pays-Bas, le difficile défi de tourner le dos au gaz
Radio-Canada
Le village de Loppersum, dans le nord-est des Pays-Bas, a des airs de chantier. Des espaces vides où se trouvaient des maisons qui ont été détruites côtoient des résidences en construction.
Bientôt, la maison de Ger Warink sera à son tour détruite. Il a déjà vidé sa boutique d’instruments de musique, adjacente à la résidence.
Le plancher s’enfonce, il y a des fissures partout, raconte l’homme qui a déjà perdu une première maison dans les années 1990.
À l’époque, nous ne savions pas que c’était causé par l’exploitation gazière, explique-t-il à propos des tremblements de terre qui secouent cette région, où se trouve la plus grande réserve de gaz d’Europe. Plus de 2000 milliards de mètres cubes de cette ressource naturelle s’y trouveraient.
Selon une étude de l’Université de Groningen publiée en 2016, 100 000 maisons de la région ont été endommagées par les secousses liées à l’exploitation énergétique.
Corine Jansen vit à Wirdum, le village voisin de Loppersum, et elle fait partie des propriétaires qui ont vécu un calvaire ces dernières années.
Nous la rencontrons à sa fermette qui a des airs de havre de paix. Mais pendant des années, les secousses ont troublé le calme apparent de son terrain.
« J’ai deux petits-fils qui avaient cinq et sept ans à l’époque. Ils n’osaient plus dormir chez moi. »
Compte tenu des dommages, son ancienne maison a dû être démolie. Corine Jansen vit dans la toute nouvelle résidence construite sur le même terrain depuis un an à peine et financée en partie par des aides gouvernementales.