Aux États-Unis, les républicains brandissent l’Ukraine comme argument de campagne
Radio-Canada
Un influent élu républicain a prévenu mardi que son parti ne signera pas de « chèque en blanc » à l'Ukraine si celui-ci remporte, comme les sondages le prédisent, la majorité des sièges de la Chambre des représentants aux élections américaines de mi-mandat.
Cet avertissement, venu de Kevin McCarthy, le chef des républicains à la Chambre basse du Congrès, est la première indication des difficultés à venir pour Kiev si le soutien du Congrès au financement de sa défense, jusqu'ici largement consensuel, venait à s'amenuiser.
Je pense qu'on va se retrouver en récession et on ne va pas écrire de chèque en blanc à l'Ukraine. Ce n'est pas possible, a déclaré M. McCarthy au site d'informations politiques Punchbowl News.
Si les républicains emportent la majorité des sièges de représentant, cet élu californien espère détrôner la démocrate Nancy Pelosi à la tête de la Chambre, ce qui ferait de lui le troisième personnage de l'État américain après le président Joe Biden et la vice-présidente Kamala Harris.
M. McCarthy a précisé espérer que les électeurs puniront les démocrates en novembre pour avoir négligé les priorités nationales américaines, par exemple l'immigration.
« L'Ukraine, c'est important, mais en même temps, ça ne peut pas être la seule chose qu'ils fassent et ça ne peut pas être un chèque en blanc. »
Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le 24 février dernier, le gouvernement de Joe Biden a débloqué 17,6 milliards de dollars d'aide militaire à l'Ukraine, avec l'accord des deux partis au Congrès, bien qu'une partie de l'aide droite des républicains ait protesté.
Pour certains analystes, ces propos de M. McCarthy représentent une concession faite à l'aile droite du parti, dont il a besoin pour être élu président de la Chambre.
Pour d'autres, le dirigeant républicain cherche ainsi à mobiliser la base isolationniste du parti, qui risque de s'abstenir aux élections de novembre.