Aucun parti n’agira à la hauteur que requiert la crise climatique
TVA Nouvelles
Alors que la crise climatique exige une réduction drastique et rapide de nos GES à zéro émission pour 2030 comme l’ont réclamée les étudiants à la marche du 24 septembre dernier, les partis politiques de l’Assemblée nationale sont plus que timorés dans leurs objectifs. Maintien de l’objectif de Charest de -37.5% pour la CAQ, -55% pour QS, -45% pour le PLQ de Anglade et -50% pour le PQ.
Les catastrophes naturelles se multiplient sous nos yeux. Inondations et glissements de terrains en Colombie Britannique après avoir subi une des pires saisons de feux de forêts et de chaleurs extrêmes. Les scientifiques sonnent l’alarme.
Les engagements actuels sont dangereusement insuffisants et nous mènent vers +2.7oC, et le statu quo vers +4oC à +5oC, un scénario catastrophe de bouleversements de grandes ampleurs qui aurait comme effets des crises migratoires, des pénuries alimentaires, menaçant la paix et la sécurité mondiale.
Pendant ce temps-là, les dirigeants mondiaux se pavanaient à Glasgow s’accusant mutuellement d’être responsables de l’inertie tout en préservant jalousement le « business as usual » dans leur propre pays à la grande satisfaction des pétrolières et gazières.
À ce jeu dangereux, le Canada est un champion d’hypocrisie avec le discours doucereux de Trudeau quand par en arrière il augmente les subventions à l’industrie pétrolière à un niveau même jamais atteint par Harper pour devenir, selon les calculs l’Institut international du développement durable, le pays du G20 qui subventionne le plus lourdement l’industrie pétrolière en raison des actions d’Exportation Développement Canada. Il est aussi le seul pays du G7 qui n’a pas réussi à diminuer ses GES depuis 2015, année d’élection de Trudeau qui se targue pourtant et sans gêne de laver plus vert que vert.
Le Québec, qui pourrait devenir un leader s’il y avait une volonté politique, est loin d’être un champion avec Legault, un réel adversaire de la cause climatique. Tout comme Jean Charest à la COP 16, Legault a utilisé la COP 26 comme faire valoir avec de fausses promesses et tout un « greenwashing » économique. Promettre d’arrêter l’exploitation et l’exploration du pétrole et du gaz au Québec, c’est comme pour un non-fumeur de promettre d’arrêter de fumer! Il n’y en a pas d’exploitation au Québec. Du côté de l’exploration, il n’y a pas vraiment de potentiel économique. Les quantités sont trop petites. La seule conséquence à cette annonce, c’est d’ouvrir la porte à ce que l’industrie réclame des compensations. Une aberration car il n’y a aucune raison et ni d’obligation de compenser pour un risque que l’industrie a choisi mais Legault, tout comme Couillard, semble ouvert à leur offrir des cadeaux payants avec l’argent des contribuables. Et que dire de son 3e lien qu’il essaie de verdir à coût de crédit carbone, de la bouillie pour les chats et encore...
Nous avons un potentiel extraordinaire. Ici plus que partout sur la planète, il serait possible d’atteindre zéro émission pour 2030. Pour y arriver, nous devons sortir du Canada pétrolier et avoir le courage de se tenir debout devant les lobbys économiques. Avec tous les pouvoirs d’un pays, nous avons la force et l’argent pour donner un sérieux coup de barre afin de réduire notre empreinte énergétique, de remplacer le pétrole et gaz et de mettre en place des solutions natures de séquestration du carbone. Je suis confiante que les citoyens québécois ont la volonté d’agir pour l’avenir et qu’ils comprendront l’importance d’un nouveau parti dédié à la cause du climat pour réussir.
Martine Ouellet Cheffe du Parti Climat Québec