Affaire Desmond : un psychiatre conclut que son plan de traitement était inadéquat
Radio-Canada
Lionel Desmond aurait fait l'objet d'un plan de traitement inadéquat au moment de sa sortie de l'hôpital psychiatrique en août 2016, a déclaré un témoin expert à l'enquête publique portant sur le drame survenu en Nouvelle-Écosse en 2017. L'ex-soldat a tué trois membres de sa famille avant de mettre fin à ses jours.
Le Dr Scott Theriault, qui pratique au East Coast Forensic Hospital de Dartmouth, a reçu le mandat de l'enquête médico-légale d'effectuer une autopsie psychologique de l'ancien militaire au moment du drame.
Selon ce médecin, M. Desmond n'était pas stable psychologiquement lorsqu'il a quitté l'Hôpital Sainte-Anne, à Sainte-Anne-de-Bellevue, au Québec. Il y suivait un programme de traitement en établissement à cet institut spécialisé dans les soins aux vétérans atteints d'un syndrome de stress post-traumatique et d'autres blessures liées au stress des opérations militaires.
L'ancien carabinier du 2e Bataillon du Régiment royal du Canada a servi en Afghanistan en 2007 et a reçu un diagnostic de trouble de stress post-traumatique en 2011. Il a été libéré par les Forces armées canadiennes pour des raisons médicales, en juin 2015 et était sur le point quitter la base de Gagetown au Nouveau-Brunswick pour déménager dans la campagne néo-écossaise lorsqu'il a été admis à l'Hôpital Sainte-Anne.
Il a été révélé durant l'enquête que M. Desmond avait quitté son programme de traitement deux semaines plus tôt que prévu. Le personnel de l'hôpital avait par ailleurs conclu que le patient avait fait bien peu de progrès depuis son arrivée.
Les spécialistes ont noté avoir détecté de possibles troubles cognitifs qui auraient pu entrer en interaction avec le traitement. Ils avaient fortement recommandé que plus d'analyses soient menées, dont une évaluation neuropsychologique. Ce qui n'a jamais été fait.
Le Dr Theriault a souligné qu'une conférence téléphonique avait eu lieu entre plusieurs membres du personnel de l'hôpital et du ministère des Anciens Combattants, mais cette discussion n'aurait mené à aucun véritable plan de suivi détaillé du patient après sa libération de l'armée.