10 ans pour trouver d’autres voies que la mer Noire pour exporter les grains, selon Kiev
Radio-Canada
L’Ukraine aurait besoin de 10 ans pour construire des infrastructures capables de remplacer celles des ports de la mer Noire, dont le blocage par la Russie empêche l’exportation de céréales à travers le monde, a estimé vendredi le vice-ministre ukrainien de l’Agriculture.
Pour les routes alternatives, il faudrait 10 ans d’investissements pour essayer de construire les infrastructures nécessaires pour remplacer ces infrastructures portuaires de la mer Noire, que nous avons passé environ 20 ans à construire, à partir de l’an 2000, a déclaré le vice-ministre, Taras Vyssotsky, dans un entretien à l’AFP.
Ces routes alternatives sont importantes, mais ne permettent d’acheminer qu’un tiers des exportations ukrainiennes, soit 20 à 25 millions de tonnes par an contre 60-7 millions de tonnes via les installations actuelles, a-t-il souligné.
Parmi ces routes, M. Vysotsky a cité les chemins de fer, les camions et les bateaux passant notamment par les ports de Roumanie et de Pologne.
Les alliés occidentaux de l’Ukraine cherchent des moyens de débloquer les ports ukrainiens sur la mer Noire, à commencer par celui d’Odessa, principale porte de sortie de la production agricole du pays, pour relancer les exportations de céréales dont l’Ukraine est l’une des grandes productrices mondiales. Et limiter du même coup la flambée des prix sur les marchés mondiaux et la crise alimentaire qui menace les grands clients de l’Ukraine, notamment dans les pays africains et moyen-orientaux.
Kiev ne cesse de réclamer des garanties de sécurité pour débloquer les ports ukrainiens. Sans garanties très concrètes permettant aux navires d’entrer et sortir en toute sécurité, nous ne pouvons pas autoriser de telles actions, a souligné M. Vyssotsky, ajoutant que la Fédération de Russie ne se montre pas prête à en accorder.
En attendant, environ 20 millions de tonnes de céréales provenant de la récolte de l’année dernière sont toujours bloquées en Ukraine, a-t-il rappelé.
Pour autant, ces céréales ne semblent pas menacées de pourrissement pour l’instant. Si les conditions de stockage nécessaires sont réunies, les céréales peuvent être stockées de manière très efficace pendant une durée allant jusqu’à deux ans, selon le vice-ministre.
Évoquant une frappe russe récente sur l’un des plus grands terminaux céréaliers du pays, à Mykolaïv (sud), il a estimé que 10 à 15 % des infrastructures portuaires avaient été détruites par des roquettes provenant de Russie.