Équateur: l'état d'urgence entraîne des violations des droits humains, selon HRW
TVA Nouvelles
L'ONG Human Rights Watch a appelé mercredi le président équatorien Daniel Noboa à revenir sur l'état d'urgence instauré pour faire face, selon lui, au «conflit armé interne» ouvert par les gangs, estimant que la force publique avait commis des violations des droits humains.
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Malgré les efforts de M. Noboa pour réduire la violence, liée à la guerre entre bandes rivales, la situation en matière de sécurité «reste désastreuse», a écrit Juanita Goebertus Estrada, directrice de HRW pour les Amériques, dans une lettre ouverte adressée au chef de l'État.
Il y a eu «de nombreux cas de violations graves des droits de l'homme commises par les forces de sécurité», indique la lettre.
Le président équatorien a déclaré l'état d'urgence en janvier après l'évasion d'un dangereux narcotrafiquant, Jose Adolfo Macias, alias «Fito», d'une prison de haute sécurité.
Les gangsters ayant promis la «guerre» en réponse, déclenchant des explosions et kidnappant des policiers, M. Noboa avait alors déclaré son pays en état de "conflit armé interne" et ordonné à l'armée de «neutraliser» une vingtaine de bandes criminelles.
HRW, après un examen des actions du gouvernement, a conclu qu'il ne semblait pas y avoir de base légale pour une telle déclaration, qui «ouvre la porte à des violations des droits de l'homme».
La lettre de l'ONG indique que «de nombreuses personnes» détenues depuis janvier «n'ont apparemment jamais été présentées à un procureur ou à un juge», et que certaines d'entre elles ont été battues par des soldats et des policiers.