«On est pris au piège!»: les emprunteurs n’en peuvent plus des hausses du taux directeur
Le Journal de Montréal
Encore une hausse... La Banque du Canada fait fi des difficultés grandissantes des ménages et augmente encore la pression sur les détenteurs d’hypothèques.
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Ce dixième tour de vis depuis 2022 – qui amène le taux directeur à 5% – risque de faire mal à des milliers de ménages déjà pris à la gorge. Les plus vulnérables sont les détenteurs d’hypothèques à taux variable, qui n’en peuvent plus de voir leurs paiements mensuels augmenter.
«Je suis écœurée de tout ça, mais on ne peut rien faire pour le moment, on est pris au piège!», lance Émilie Choquet, qui ne voit pas d’issue à sa situation.
Il y a près de deux mois, Le Journal avait fait état des problèmes de cette mère de famille vivant à Québec: emportée par le tourbillon des taux d’intérêt, cette famille a vu ses paiements mensuels passer de 2300$ à 3780$ en un peu plus d’un an. Et c’est sans compter la hausse annoncée mercredi.
Comme Émilie fait affaire avec la banque First National, qui n’accorde pas la possibilité de maintenir ses paiements mensuels fixes en échange d’un allongement de sa période d’amortissement – comme le font la plupart des banques – elle doit réduire ses dépenses par tous les moyens si elle veut garder sa maison.
«Je coupe dans l’épicerie, je pige dans mon budget voyage et j’ai annulé l’abonnement autobus de ma fille aînée. Je limite aussi mes déplacements en auto, ce qui réduit ma facture d’essence... Bref, je calcule tout.»
Alors qu’il manque encore 16 000 travailleurs sur le plancher dans nos magasins et que cela pèse lourd sur les épaules de 47% des employés, selon un nouveau sondage de Léger obtenu par Le Journal, les détaillants craignent le pire si on vient les priver en plus de leurs travailleurs étrangers temporaires (TET).
Le port de Montréal enclenche son premier jour de lock-out lundi dans le conflit de travail qui oppose l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs du port de Montréal. Un arrêt de travail qui aura des conséquences économiques «immédiates» et majeures si le conflit se prolonge.