«Laissez-nous travailler, arrêtez de nous endetter» QUÉBEC OTTAWA
Le Journal de Montréal
Assise au bar du restaurant La Flamberge, un établissement bien connu dans l’arrondissement de Montréal-Nord, Joey Maalouf essaie de garder le moral, mais l’hiver s’annonce long. « Laissez-nous travailler, arrêtez de nous endetter », lance-t-elle comme un message au gouvernement caquiste.
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Lors du passage du Journal, hier après-midi, la jeune restauratrice doit jouer à la pieuvre. Elle sert les cafés, prépare les assiettes, elle est un peu partout derrière le bar, mais elle prend le temps de nous parler de son quotidien des derniers mois.
« J’ai pensé tout abandonner, sérieusement, dit-elle. J’ai travaillé de 60 à 75 heures par semaine lors des derniers mois. On comprend la situation, mais pour nous c’est très difficile et on sent que le gouvernement est mal préparé ».
Joey pensait se refaire durant la période des Fêtes. Les frigidaires étaient pleins, mais à partir du milieu de la semaine, les annulations se sont succédé. « Le restaurant sera presque plein en fin de semaine pour un souper dansant. Ce sera notre dernière grosse activité », se désole-t-elle.
Pas besoin d’un autre prêt
Malgré le contexte dramatique, Joey Maalouf ne veut surtout pas d’une nouvelle aide du gouvernement caquiste, qui a surtout réussi, selon elle, à endetter l’entreprise.
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