« Il faut repenser les soins donnés en CHSLD »
Radio-Canada
La pandémie a mis en lumière de façon très crue la « complexité des soins en CHSLD », conçus comme des milieux de vie. C'est l'un des constats que dresse celle qui supervisait l'équipe d'enquêteurs œuvrant sur le rapport de la protectrice du citoyen du Québec, consacré à la crise qui a secoué les centres d’hébergement de soins de longue durée lors de la première vague de la pandémie.
Dans une entrevue avec Alec Castonguay pour le balado Caucus, Hélène Vallières, vice-protectrice du citoyen, affaires institutionnelles et prévention, souligne le décalage entre l'approche “milieu de vie” et la nécessité d'avoir des soins, entre la première et l'approche de prévention, contrôle des infections.
Une contradiction mise en exergue par la crise de santé publique qui a fait près de 4000 morts dans les CHSLD durant la première vague de la pandémie.
Il y a vraiment des courants différents qui s'opposent, qui s'opposaient avant la pandémie, juge Mme Vallières, qui chapeaute l’équipe responsable des enquêtes spéciales visant à documenter les problèmes systémiques de la protectrice du citoyen. Elle n'hésite pas à parler de confrontation entre deux courants et même de clash.
La pandémie a forcé les CHSLD à aller dans des zones de soins actifs qu’ils n'étaient pas habitués de donner, relève-t-elle.
Pendant la pandémie, ça a été vraiment exacerbé au plus haut point, d'autant plus qu'il y avait des consignes très claires d'établissements de ne pas retourner les patients atteints en milieu hospitalier. On demandait de les traiter sur place avec très peu de moyens, souligne-t-elle.
Manque de personnel, manque d'équipement, manque d'expertise : ça a vraiment créé une pression, dit-elle.
« Ça nous a vraiment fait réaliser qu'il faut repenser les soins donnés en CHSLD – ou en tout cas le modèle – parce que c'est un milieu de vie, oui, c'est particulier, les CHSLD, c’est la maison de nos personnes âgées, mais en même temps elles reçoivent des soins quand même assez complexes parce que la clientèle s'est alourdie avec les années. »
Il faudra réconcilier les deux approches, avertit-elle.